
Entretien avec Andry Ravalomanda, Directeur général de l’EDBM depuis 2018. Cet ancien Directeur général en charge du commerce extérieur au ministère du Commerce et de la Consommation et ancien directeur général en charge du Développement du secteur privé au ministère de l’Industrie et du Développement du secteur privé, passé par l’université de Yale dans le cadre du programme Mandela Washington Fellowship, souhaite inscrire Madagascar dans une logique de croissance et d’ouverture.
Actuellement, quels sont les principaux secteurs propices à l’investissement ?
Dans le contexte actuel où la résilience post Covid démontre les meilleurs potentiels, les principaux secteurs propices à l’investissement à Madagascar, à court et moyens termes sont :
• Le secteur des technologies de l’information qui s’est développé à cause ou grâce aux mesures de confinement.
• L’agriculture biologique pour des produits d’exception de Madagascar (vanille, épices, fruits…)
• Le secteur de l’industrie et des recherches pharmaco-scientifiques ainsi que des huiles essentielles pour la tendance du bien-être et des produits issus de notre biodiversité unique qui ont des vertus reconnues dans le monde entier.
À plus long terme ce sont les six secteurs porteurs habituels, c’est-à-dire : l’agribusiness, les mines, les TIC-s, l’industrie légère surtout le textile, le tourisme et les énergies.
Quelle place doit avoir le secteur privé dans le redressement économique de la Grande Ile après la pandémie qui a impacté tous les pays ?
Le redressement économique doit s’effectuer pour le secteur privé et avec le secteur privé puisque ce secteur est le principal maillon pourvoyeur d’emplois et de valeur ajoutée à Madagascar. Pour ce faire, il est primordial de pouvoir faciliter l’environnement des affaires pour que le secteur privé puisse se développer. On pourra ainsi participer à accélérer le redécollage économique du pays. De plus, 90% des entreprises formelles à Madagascar sont des PME ou TPE. Un appui spécifique doit ainsi être mis en place pour les accompagner à développer leur potentiel.
Quelles sont les principales mesures mises en œuvre pour améliorer le climat des affaires ?
Pour l’amélioration du climat des affaires à Madagascar, plusieurs mesures ont été prises et instaurées :
• La mise en place d’un plan d’action réformes liées au climat des affaires
• Le renforcement du Dialogue Public Privé (DPP) avec l’obtention de l’implication de la Présidence de la République
• Des travaux en cours portant sur l’amélioration du cadre juridique (loi sur les investissements, le code du tourisme, etc.)
• La dématérialisation de la création d’entreprise est désormais opérationnelle ainsi que la soumission de dossiers en ligne.
L’innovation et la technologie ont-ils un rôle à jouer dans le développement durable de Madagascar ?
Il est à noter et à rappeler que le développement durable implique la prise en compte de la dimension économique, sociale et environnementale des activités d’une entreprise. Ainsi, la technologie et l’innovation permettent de faire un saut qualitatif dans l’atteinte des ODD en termes d’efficience, d’efficacité, de productivité, de rayon d’action, de mesures des impacts, de proximité et de valeur ajoutée. Cela passe bien évidemment par un investissement dans les compétences humaines et dans les infrastructures de connectivité.
Vous aimez citer Mahatma Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ». Concrètement cela se traduit comment au sein de vos actions à l’EDBM ?
Au sein de nos activités, on souhaite effectuer la promotion des technologies de l’information. Dans cette optique, l’Economic Developement Board of Madagascar investit dans la digitalisation de ses services. On promeut également l’égalité des genres, sur notre effectif de 85 employés, on compte 44 hommes et 41 femmes. Par ailleurs, donner leur chance aux jeunes fait partie de nos mots d’ordre. Ainsi, la moyenne d’âge est de 39 ans.